F - Les membres et l'Estomac (J. de La Fontaine)

La versification

Un phonème est un son. Dans "Menthe" et "Charmante", il y a trois phonèmes en commun, s'il y en a trois (ou plus) en commun, ce sont des rimes riches. S'il y en a deux en commun, se sont des rimes suffisantes et s'il n'y en a qu'une, ce sont des rimes pauvres.

La lecture

La lecture à voix haute doit être fluide, elle doit respecté les pauses et la ponctuation. La lecture doit être expressive (pour montrer que l'on a compris le texte), elle doit respecter les liaisons et la versification.

Les types/formes de texte
-texte narratif (raconter)
-texte explicatif (expliquer)
-texte descriptif (faire voir, faire sentir, ...)
-texte argumentatif (agir sur autrui en défendant une thèse)
-texte injonctif (donner des ordres)

Analyse du texte

Introduction (v.1-4)
Au vers 1, Jean de La Fontaine, le fabuliste qui parle : "Je" (v.1). C'est son discours, l'entrée en matière.
Les quatre premiers octosyllabes servent d'introduction, elle établit une ressemblance entre la rayauté et Messer Gaster (personnage de Rabelais qui désigne l'estomac). Il situe la fable dan le domaine politique. Jean de La Fontaine est sous la monarchie de Louis XIV (1661-1715).

I - Récit (v.5-23)
C'est un récit au passé avec des temps au passé simple, "résolut" (v.7), mais il y a aussi du présent de l'indicatif : "les mains cessent de prendre" (V.14) qui a pour valeur la narration. Il rend le récit plus vivant, il donne l'impression que l'on assiste à la scène.
Les protagonistes sont l'estomac (v.16) et les membres du corps (v.6). Ils sont énumérés : les mains (v.14); les bras (v.15), les jambes (v.15).
L'élement déclencheur (pertubateur) : les membres du corps décident de ne plus travailler pour nourrir l'estomac (v.6-7). C'est la révolte des membres contre l'estomac. Ils expliquent leur révolte dans le dialogue (v.9-13). Les conséquences de cette révolte sont données du vers 17 au vers 20. C'est la leçon que les membres comprirent face à cette révolte (v.21-23).

Ce récit cherche à plaire, à captiver l'attention du lecteur; c'est un récit plein de vivacité grâce au présent de narration et aux accelérations; il est court et utilise les vers (jolie à l'oreille), ce récit a une certaine rapidité : "ainsi dit, ainsi fait" (v.14). Le récit plaît aussi grâce à la personnification : les membres parlent (v.9); "les gens" (v.18); "les mutins" (v.21).

II - Une reflexion politique (v.24-32)
Le fabuliste reprend la parole pour établir une comparaison entre la grandeur royale et Messer Gaster. Les vers 25 et 26 sont très imprtant, on y parle d'échange, d'interdépendance (chacun dépend de l'autre). On perçoit une vision positive de la monarchie absolue avec des échanges équitables et indispensable, La Fontaine fait l'éloge (un) de cette monarchie. L'énumération des verbes, des actions, des grâces de la souveraineté (v.31) : "enrichit" (v.29); "gage" (v.39); "maintient" (v.30); "distribue" (v.31); "entretient" (v.32).

II - Exemple historique (v.33 -44)
Il parle de Ménénius, un homme politique de l'Antiquité. La plèbe (la commune) veut quitter le Sénat (v.34) car elle considère qu'elle est spoliée par le Sénat. Une révolte entre la plèbe contre le sénat. Grâce à la fable des Membres et l'estomac racontée par Ménénius, la plèbe se réconcilie avec le Sénat (v.44).
Cet exemple historique est une illustration de la thèse du fabuliste. L'antiquité était un modèle pour les gens du XVIIème siècle, ce qui donne plus de poids à sa fable. Ménénius est un double de La Fontaine, ils sont tous deux fabuliste et sont tous deux voués à réussir leur entreprise. La Fontaine fait l'éloge du pouvoir des fables (voir "Le pouvoir des fables", La Fontaine, livre VIII, 4,1678).

La fable qui apparaît dans l'Antiquité (Esode, Phèdre) est d'abord destinée à l'enseignement des enfants. Au XVIIème siècle, La Fontaine en fait un genre poétique à part entière. La fable est un apologue, c'est-à-dire un récit allégorique porteur d'un enseignement moral ou politique. La fable contient parfois une leçon explicite mais parfois la morale est implicite (=> argumentation indirecte, voir page 126).

Sources de la Fontaine

1) "L'estomac et les pieds" d'Esope, fabuliste grec du VIème siècle avant J.-C. Mais au contraire de La Fontaine qui parle de la grandeur royale, Esope parle de l'armée.

2) Un livre qui s'appelle "Histoire romaine" de Tite-Live.